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Through : voir le monde à travers un objectif
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2 septembre 2007

I.

solitude_metroDébarquer à Paris. La capitale. Celle du tumulte. Presque jour et nuit. Même s'il est possible de la surprendre à l'aurore. En marchant sur la pointe des pieds, les matins du Jour de l'An. Paris. La grande ville que l'on regarde de loin depuis sa campagne. La ville des amoureux. De la culture. Des monuments. De l'Histoire royale. Du passé inscrit aux frontons des immeubles anciens. De la jeunesse en mouvement incessant. Du pouvoir politique. De la mode. De l'avant-garde gay. Des paradis artificiels. Des expériences et de la découverte. Des touristes et leurs appareils photo. Des flâneurs et des stars du showbiz. ... De l'étonnement perpétuel en somme. Surtout pour une petite provinciale qui brise les carcans des frontières familiales. Paris. Oui, la grande ville. A nos pieds. D'une ligne de RER à un parcours de "green bus". Presque 400 stations pour 16 lignes de métro, 5 de RER. Et 3 de tramways. Sans compter les lignes de bus et les rues comme des invitations aux voyages sans fin.
Commencer par se perdre. Une fois au moins. Sur un quai de RER. Avec 15 kilos de bagages superflus et un portable qui sonne en même temps que tombe les sacs. Une voix devenue familière. Un "Bienvenue à Paris". Qui raisonne encore. Laisse espérer. Mais pour le moment, c'était l'heure où Paris menait la danse. Bien sûr, s'il existe plusieurs arrêts pour une même destination, cela complique les choses. Après, se sera la revanche sur Fulgence Bienvenüe et sa construction de la ligne1, débutée en 1899. Lui tirer la langue en faisant des parcours entiers les yeux fermés. Reconnaître le virage annonçant Bastille et sa vue sur l'arsenal. La lente progression vers la Place des Fêtes et son ralentissement, l'odeur de Vavin, la durée entre la station Champs Elysées et Concorde, l'emplacement sur le quai du RER B, à Châtelet pour sortir droit en face des marches, les oscillations de la ligne 14 ... ... ...
Que serait Paris sans son dédale de la Ratp. Ses sous-sols percés de part en part. Ses rames de métro qui se croisent. Avec leurs 2 813, 2 millions voyageurs en 2005. Ses conduits qui se superposent. S'empilent sans jamais se toucher. Se rapprochent puis dévient à l'autre bout de l'itinéraire. Ses wagons mis bout à bout où se jouent des drames ou des morceaux de Mozart sans éveiller aucun soupçon pour les voyageurs de la voiture suivante. Tant de vies. Tant d'histoires. Côte à côte. Qui se frôlent autour d'une barre centrale. Qui se côtoient et se donnent la réplique sur des strapontins tagés. Se sourient. Parfois conversent. Lisent un Pomme d'Api en choeur. Ou s'indiquent une rue. Là-haut, sur terre. Quelques fois se disputent aussi. Se narguent. S'attaquent. Le plus souvent se calfeutrent dans un livre. Dans la contemplation méthodique de la pointe droite de leurs chaussures. Ou se murent dans le silence d'un mp3, volume au maximum. Qui noient leurs regards dans l'obscurité des tunnels.
Tant d'existences imprenables. Parfois rieuses. Parfois songeuses ou en larmes. Ces âmes effleurées. Observées du coin de l'oeil. Oubliés au détour d'un couloir de correspondances. Ces visages que l'on croise systématiquement dans le métro. Qui vivent à deux pas de chez soi, mais que jamais nous ne voyons à la lumière naturelle.
Tant de vies qui nous échappent. Pas plus qu'un frisson. Qu'une odeur, quelques fois subie en été et qui participera à la réputation du métro. Des vies les unes sur les autres, barricadées. Par la langue, les a priori, la timidité, les peurs, le manque de temps et d'envies. Des vies en transit. D'un point à l'autre. Dont on ignore tout. Ces couples, ces parents, ces jeunes hommes en costume, ces demoiselles à la sortie du lycée qui répondent aux signaux de ces damoiseaux frétillants, ces dames âgées qui ont gantées leurs mains de sac plastique, ces marginaux qui se sont habillés de couleurs criardes, demandant ou non, un ticket resto, une clope, un peu d'égard, ces hommes encravatés qui relisent le dossier à défendre au bout de la ligne, ces accidents de personnes, ces enfants qui hurlent en même temps que la sonnerie de la porte, ces rencontres le temps de quelques stations, ces crises de jalousie exposés aux usagers, ces bribes de conversation téléphoniques à sens unique dont on joue à imaginer les réponses ou la teneur, ces engueulades, ces scènes de théâtre, ces lecteurs avides qui ne lâchent pas des yeux les pages de leur roman même dans les couloir et qui croisent sans s'en rendre compte leurs auteurs dans la rame, ces bambins qui déchiffrent le parcours sur les panneaux indicateurs ... ... ...
Tant de vies englouties toutes les trois minutes dans des rames entières.
Tant de vies. Comme par enchantement apparaissent et disparaissent sans laisser de trace. Ni d'indice.

Embarquez Mesdames et Messieurs.
Attention, fermeture des portes.
Prenez garde à la fermeture des portes.
Prochain arrêt dans trois minutes.

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8 décembre 2007

Miss France 2008, the show !

deviens_miss_france_sc0Miss France 2008, the show
ou le comble du ringard à la sauce contemporaine.


Et en avant pour la 26e édition...
En direct du Kursaal de Dunkerque,  le Comité Miss France, TF1 et tous leurs partenaires sont à pieds d'œuvre pour retransmettre la compétition de 36 demoiselles qui briguent la couronne de Miss France 2008.  Elles rêvent toutes, je cite, de réaliser leur désir de petite fille : devenir la princesse Miss France. Pour cela, ce soir, il faudra ravir l'écharpe à Rachel Legrain-Taprani, Miss 2007. Le but des unes, redonner un coup de jeune et du dynamisme à l'ancestrale Miss France. Des autres, incarner à leur tour "l'élégance à la française", qui c'est bien connu rime avec costume. Toutes les jeunes femmes, entre 18 et 24 ans, sortent valser la nuit venue (tout en prenant garde à respecter le couvre-feu fixé par Père et à embrasser Mère avant de passer la porte), dans leurs apparats régionaux  ou en maillot de bain et exècrent le string. Of course Darling ! Tout cela est très représentatif de la jeunesse française, vous en conviendrez. Mais soyons réaliste, le seul traitement des images, la tournure des quelques phrases échangées par les maîtres de cérémonie entre deux tours de piste de leurs poulains réduisent à néant le coup de jeunesse que voudraient donner ces jeunes femmes... et l'entreprise Miss France... Le compromis "vivre dans son temps et dans le respect des traditions, des bonnes mœurs" ne trouve pas son équilibre. Tout cela vire au comique. Surtout si l'on regarde l'ensemble (décor, tenue des invités, du jury, éclairages...) Et oui Geneviève, votre chapeau noir et blanc (ou blanc et noir, c'est selon) et votre rire ne sont plus les seuls à faire sourire les téléspectateurs du samedi soir en manque de programme intéressant.
Cette année, Geneviève, JP & Co. ont visé très haut ! et livrent un défilé du plus mauvais goût. Geneviève De Fontenay attaque très fort avec ses habituelles, mais toujours aussi surprenantes et hilarantes interjections. Patri(iiii)ck Bruel, président du jury pour cette édition 2008, aura eu bien du mal à "déclarer ouverte" cette émission (oups, lapsus), cette cérémonie bien entendu... Jean-Pierre Foucault, égale à lui-même dans son rôle de pilier défraîchi du PAF n'en prend même plus note. Il se contente de réciter ses petites fiches et de les ponctuer de sourires des plus soutenus.
En ce 08 décembre 2007, les demoiselles se voient miroiter la place de "l'héroïne" des français.  Et pour accéder à cette estrade tant convoitée, les 36 trente six prétendantes rivalisent de ... manque d'originalité... Et oui, malheureusement. La preuve par la vidéo... Les concurrentes sont présentées, dans un premier temps, par vague de 12 portraits filmés. Et là, patatra... Une redondance d'adjectifs qualificatifs agacent nos oreilles... Et évidemment, toutes seraient parfaites pour monter en haut de l'affiche Miss France 2008. Enfin, surtout sur les couvertures des journaux télé des semaines à venir et des affiches municipales de la Foire au Cochon. (Leur a-t-on dit ? Zut, j'ai gaffé. )
La palme revient au staff Miss France. Surtout en matière de choix musicaux sur les reportages vidéos ! Des images lisses (pour ne pas dire policées), des discours bien pensants et louables et des morceaux qui se veulent "djeunes", dans l'air du temps, fédérateurs intergénérationnels (d'autant que les saynètes sont un hommage à Dalida, disparus depuis 20 ans) La petite dernière chantonnera Christophe Willem, la cadette rira d'entendre plusieurs "tubes" de Britney Spears (dont le dernier "Give Me More" - est-ce vraiment flatteur d'ailleurs ?) et son grand-frère un brin anarchiste fustigera le petit écran de reprendre une fois encore Moby à des fins commerciales. Les parents eux rythmeront ces morceaux déjà entendus dans la cohue de leurs murs et reprendront en chœur les paroles de l'idole de leurs folles années. Un petit coup de Feist, de Désirless remixée par le très tendance mais pas trop DJ Abdel , du Johnny national en préretraite annoncée, en live, s'il vous plaît, et voilà ... Tout un programme... Soit. Et qui a coup sûr, quoique kitsch, d'un goût douteux, brabant voire soporifique, Miss France 2008 récoltera le plus fort taux d'audience de ce samedi soir face aux images du Téléthon. Ainsi va la France, et la représentation vieillie de son élégance.
Allez, je vous laisse apprécier le maquillage bleu (les yeux), blanc (le teint) rouge (les lèvres) de la Reine Mère Geneviève.

Miss France est morte. Vive Miss France...

 

25 septembre 2014

Fashion Week 1

Mercredi 24 septembre 2014, Paris.

Défilé Guy Laroche

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Défilé Yang Li
avec Anastasia Ivanova (photo 2)

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Défilé Dries van Noten
avec Larissa Marchiori and Waleska Gorczevski (photo 1 & 2)
Sophie Touchet (photo 3)

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16 septembre 2007

III.

RER D. 9h17. Direction Gare de Lyon.

dans_le_rer_copieS'égosillent et babillent. Sur le quai un groupe d'élèves s'attroupe. Des espagnols visiblement. Appareil photo numérique dernier cri en main, ils mitraillent le RER Dupleix qui entre en gare. En face d'eux. Changement de direction. Il est loin le temps des casquettes canari pour repérer les troupes. Signe distinctif des écoliers en voyage. Elles ont fait place à un sac à dos bleu et noir. Sponsorisés. Ils piaillent. Inspectent la gare. L'un montrant une étrangeté à un autre. Les filles se collent les unes aux autres et rient encore en dévisageant un jeune homme au bout du quai. Leur train apparaît au tournant des rails. Ils s'agitent. Immortalisent l'instant. Une curiosité en 3D. Et se lancent dans un marathon pour rejoindre la porte automatique la plus proche. Et s'engouffrent. Au deuxième étage, évidemment. Les professeurs s'affolent et se galvanisent de cet enthousiasme bruyamment manifesté.
Une nuée de demoiselles s'agglutine à huit sur six places. Rient à grands cris. En mexicain, peut-être. Leurs cartes plastifiées qui pendent à leurs cous ne sont pas lisibles. Leurs doigts pointent mille choses imprécises au dehors. Les téléphones portables photographient à tout va les grimaces des écolières sur fond de Seine. Quelques unes demeurent impassibles et silencieuses. A grand coup de fermeture éclair les sacs s'ouvrent. Et s'étalent des trousses entières de maquillage. Qui côtoient des peluches. Un chat à poil long. Sauvagement extirpé de sa cachette. Caressé du bout des doigts.  Tout en discutant et en essuyant les reproches des camarades. Les garçons se ruent dans les couloirs du RER. Les filles les suivent du regard. S'esclaffent. Et s'emparent de leurs tubes de "peintura". Les pochettes de beauté, ou de ravalement, c'est selon, sont des plus garnies.  Quel âge ont-elles ? Elles se maquillent comme des jeunes femmes mais rient comme des fillettes. Liberté trouvée sous d'autres horizons. Elles font sourire les autres voyageurs. Et leurs prétendants. Fard à paupières, fond de teint, blush, khôl... Tout s'alignent sur leurs genoux. Et leurs mains s'activent devant les miroirs que tendent leurs amies assises en face.
Et apparaît un outil improbable. Improbable d'efficacité. Et tellement simple finalement. A portée de mains. Seulement détourné. Une cuiller à soupe. Après la danse de la brosse de mascara noir, s'applique d'un coup sec et précis le revers de la cuiller. Effet garantit.
Le train entre en gare de Lyon. Le conducteur du train fait son annonce. L'attirail se remballe à une vitesse folle. Les garçons remontent endosser leurs sacs. Les sourires s'aiguisent. Les filles jettent un coup d'oeil au miroir de fortune d'une porte de RER dans un tunnel. Replacent leurs vestes. Satisfaites. Ils sautent sur le quai. Paris à leurs pieds.
Sans doute, des paillettes dans les yeux, ne verront-ils rien de la femme saoûle au premier étage du RER quand ils rentreront ce soir. Pas plus que le SDF qui se réchauffe dans la rame.
...

3 janvier 2008

Gustave au Grand Palais.

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Exposition Gustave Courbet. (1819-1877)
Galeries Nationales du Grand Palais. Paris.
Site : clic.
Du 13 10. 07 au 28.01.08.

 




Je préfère peindre des yeux humains plutôt que des cathédrales - l'âme d'un être humain - même les yeux d'un pitoyable gueux ou d'une fille du trottoir sont plus intéressants à mes yeux.


Parce que j'aime visiter les expositions à la dernière minute. Ou presque. Avec ce sentiment d’urgence. Et de sursis, surtout. Puisque tout ne résume qu’à cela. Le sursis. Ou presque. Je suis allée me promener dans les salles rouge, bleue et verte du Grand Palais en passant par un escalier décoré d’arabesques, de verre et de marbre. Un mercredi après-midi de janvier 2008. En sortant du travail. La musique criait trop fort dans mes oreilles. Elles aussi, en sursis. Ma peau se congelait dans mes collants noirs. Et mes genoux se dérobaient à mes pas. Les idées ailleurs, du côté du Pont Alexandre III, tout proche. Et puis. J'ai usé de certains privilèges. Ai coupé la file. Gravi quelques marches. Répondu aux salutations des vigiles d'un air absent et pressé. Et. J’ai raccroché mes yeux aux 120 peintures présentées. A loisir… portraits, paysages, marines, natures mortes. A la trentaine d’œuvres graphiques, originales pour la majorité et à près d’une soixantaine de photographies d’époque qui rythment l’exposition. (Nadar, Le Gray, Le Secq…)
Il y avait foule. Toutes générations confondues. Et je n’aime guère les attroupements. J’ai donc glissé entre les groupes pour me suspendre aux toiles. D’emblée, les commissaires d‘exposition ont choisi d’exposer les portraits, et plus encore, les autoportraits. Avec cette toile saisissante qui a été reprise sur les affiches publicitaires. (image ci-dessus) Le désespéré, 1843-1845, annonce le cartel. Tout est novateur dans ses autoportraits. Evidemment, de tout temps, il a toujours été plus aisé de jouer avec sa propre image qu’avec celles des commanditaires, célébrités, amis et proches qui vous confient le soin de les reproduire. Alors Gustave Courbet ne s’est pas privé d’expérimenter. Lumière. Cadrage. Pause. Tout est revisité. Le résultat en est touchant. Emouvant. Captivant. Presque dérangeant. Une invitation à explorer l'âme tourmentée de cet artiste romantique à travers le regard de ce bel homme. Au regard fou, et tellement humain.
D’une salle à l’autre, j’identifie les toiles dont j’ai étudié la genèse, la composition, les couleurs. Entre deux morceaux de musique, j’écoute et observe. Les gens montrent du doigt L’enterrement à Ornans qui avait fait scandale au Salon de 1850-1851 pour la trivialité des visages, la laideur diront certains, pour le choix des dimensions de la toile.
Une toile monumentale qui était alors réservée aux représentations de sujets dit nobles, comme les scènes historiques. (A l'époque, Courbet est fortement discuté. Certaines années, l'entrée du Salon des Refusés lui est interdite. Belle revanche aujourd'hui. Le voilà aujourd'hui salué, admiré, copié. Au-delà de bien des peintres de son temps, ultra classiques et conservateurs.)  D’autres plus loin, décomposent L’atelier du peintre (1855). S’immobilisent devant Les baigneuses (1853) autre scandale du Salon de cette année là. Des mamies expliquent à leurs petits enfants, que dans le tableau intitulé La rencontre, le monsieur au sac à dos n’est autre que Courbet, lui-même… Je me demande si elles les laisseront voir, à l’étage du dessus, des oeuvres somme toute moins romantiques et plus crues que ces créations de jeunesse. Car  L’origine du monde (1866) est bien là. Cachée dans une petite salle en arc de cercle à l’entrée de laquelle les spectateurs sont mis en garde. Attention à la sensibilité de certains. Certes... Les truites, bouquets et autres scènes de chasse qui succèdent aux tableaux dits érotiques rassureront les plus puritains.
Assurément, une belle exposition. Riche. Variée. Des portraits, aux séries des « vagues » en passant par les paysages, c’est tout le monde du peintre qui a résolument bousculé l’histoire de l’art et déposé son empreinte qui s'esquisse.  On découvre de toiles en toiles son désir sous-jacent de s’inscrire dans le réalisme, de faire vibrer sa peinture et son génie pour à la fois figer et restituer le mouvement. Ses personnages semblent prêt à se mettre en marche. Troublant.
Autre petit plaisir dans ce dédale au musée, suivre l’évolution de la signature de l’artiste. Petit rien qui m'amuse. Comme me noyer dans le sépia des premières photographies. Dont la fameuse Grande Vague de Le Gray, vendue à plus de
460 000 livres début 2000. Plonger dans le regard de Charles Baudelaire immortalisé par Nadar. Et détailler les cadres brodés de motifs. Ah, le XIXe siècle… et sa conception du luxe et de la beauté... Je me moque gentillement...
J’ai fait le tour de l'exposition plus vite que beaucoup. Certes. Mais j’ai emmagasiné ma dose d’émotions devant ses œuvres. Pas besoin de commenter des heures une touche de pinceau pour en saisir le sens, la volonté et l'émotion. Seulement de la ressentir...

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Le bord de la mer à Palavas (1854)

A quoi sert la vie si les enfants ne font pas plus que leurs pères ?


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24 août 2008

Normandie #1.

Dans les jours à venir, je vous propose un petit reportage photo ayant pour thème : la Normandie.
De Granville à Cherbourg en passant par le plus petit port de France, de Goury,
de la Manche et ses scènes de vie aux produits de la mer et du terroir normand (un tout petit peu),
des habitations typiques aux marins jusqu'à l'incontournable Mont St Michel (de jour et de nuit).
Le tout sous forme de montages et de photographies "simples"...
A bientôt ...


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20 avril 2009

Max Chaoul par Jean-Philippe Darbois

A défaut d'avoir des photos sous la main (et le temps) un petit lien.
Pas tant pour les robes. Mais j'aime beaucoup certaines photos. J'aurais aimé faire le shooting !
Robe de mariées du créateur Max Chaoul

http://www.maxchaoulcouture.com/COLLECTION/2009/MARIEE/index.html


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© Créations                 Max Chaoul - Modèles protégés
Photos                 Studio Jean-Philippe Darbois

3 février 2010

Test du trépied photo Manfrotto avec Top Achat.

Grâce à Top Achat j'ai eu la chance de tester un trépied de Manfrotto (le modèle 7322YSHB M-y mini court avec rotule ball)

nu1000688501Accessoire très pratique pour réaliser des prises de vue de nuit, dans un environnement sombre ou comme je le fais de temps en temps, pour des autoportraits, un trépied doit cependant respecter quelques points essentiels.

Puisqu'il est souvent trimballer lors de séances photos nocturnes, il doit être léger et facilement transportable. C'est le cas avec cette offre qui comprend un étui. Avec ses 42 cm replié et ses 2kg le trépied n'est pas un obstacle aux sorties.
Autre point, le trépied doit être solide et stable. Après test, il s'avère que ce modèle est fiable. Pourtant, je n'ai tout de même pas trop osé m'éloigner du dispositif. Le vent soufflait ce jour là et je n'étais pas rassurée quant au maintien au sol du trépied surmonté de l'appareil photo.
Pour ce qui est de l'utilisation du trépied (ouverture, pliage, accroche de l'appareil sur le pas de vis, réglages...) rien à dire. Le fonctionnement est simple. Face à l'objet la mise en place est instinctive, rapide. Parfait pour ne pas perdre de temps à mettre en place appareil photo et pied et rester concentrée sur la prise de vue.

6 mars 2013

Paris Fashion Week : Costume National #1

L'an dernier, tout à fait par hasard, j'ai pu voir le défilé Galliano. J'en garde un souvenir précieux. Cette année, toujours par hasard et par chance, j'ai pu voir les défilés Alexis Mabille et Costume National. Pour ce dernier, j'étais très bien placée. J'ai fait quelque photos. Elles sont ce qu'elles sont, je n'étais pas équipée avec le matériel adéquat... En voici une, pour partager l'autre aspect de la fashion week que mes photos ne révèlent habituellement pas.

costume national 2013 299 copie

cosutme national 2013 416 copie

3 novembre 2006

Sur la neige, le feu.

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Après avoir sculpté la glace au Semnoz,
le soir, nous avons brûlé le dragon
que nous avions confectionné pour l'inauguration de cette exposition.

Cette photographie est donc celle du brasier du dragon sur la neige.
Et non, sur le sable.
J'aime l'ambiguité, et la croix qui se dessine dans les flammes.
Et les ombres des âmes qui s'esquissent autour du feu.

(Lycée Gabriel Fauré. Annecy. Termniale Arts Plastiques. Hiver 2000)

11 septembre 2006

De retour de Visa Pour L'Image. Perpignan.

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Comme chaque année, mais la première pour moi, dans le cadre sublime de Perpignan, a lieu le festival
Visa pour l'Image.
De très belles et puissantes photographies jonchent les murs des couvents, élise ou intérieurs des restaurants.
Des coups de coeur.
Notamment, dans le festival off, Jean-Baptiste Morel.

visa_pour_limage_06

8 août 2007

Votez pour moi.

J'ai besoin de votre aide !!!!! Enfin, si le coeur vous en dit.
Je me lance dans le concours SNCF/Epson.  Le principe est simple : les photos sont disponibles sur le site. Les internautes votent pour leurs préfèrées et les trente premières photos élues par les internautes sont soumises à un jury professionnel. Et c'est là tout l'intérêt !!! Avoir un retour de pro !!!

Alors si le coeur vous en dit et que certaines de mes photos vous plaisent... je compte sur vous.

Pour voter vous devez vous inscrire, c'est sans engagement, sur le site de la SNCF

CLIQUER ICI POUR VOUS  INSCRIRE ET VOTER

Attention : il faut sélectionner directement le nombre de coeur que vous souhaitez attribuer à chaque photo de votre choix. Vous ne pouvez pas ajouter les coeurs.

Ci dessous, mes premières photos visibles sur le site. D'autres viendront.

MERCI POUR VOTRE AIDE.


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5534006

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chorges

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27 juin 2007

Exposition Internationnale Tunisie.

Lien de la page Web de la Médina de Ez-Zhara. Tunisie. ICI

Festival des arts                                          

Médina est en fête et accueille à l’abri de ses remparts la première édition d’un festival où tous les arts se côtoient . Les œuvres prennent vie sous vos yeux  dans un atelier à ciel ouvert .
Au programme :
       Arts plastiques multi-techniques:  fresque géante, peinture, sculpture, céramique, bijoux … Expo photos internationale à partir du 21 juin (Médina Expo Centre) . Musique et danse au rendez vous tous les jours. Des prix à gagner dans chaque discipline.



Listes des artistes Photos (expo) :

                     

Responsable : Zouhaïr Ben Amor

                           

Amel Bouslama

Anne-Laure Boveron

Chafik Gaïes

Jean François Guilbaud

Mahmoud Chalbi

Mohamed Ben Soltane

Patrick Jallageas

Vito Carta

Amor Abadah Harzallah

Bochra Bouneb

Daniel Riffet

Jean Luc Demesey

Mohamed Ayeb

Mohamed Hédi Gara

Philippe Doux

Zakaria Chaïbi

Anne Karthaus

Brahim Bahloul

Féthi Boukhris

Kamel Agrebi

Mohamed Badr Ben Amara

Mounir Bakhtout

Ramzi Dérouiche

Néjib Boussabeh

Patrick Chassard





Liste des peintres (fresque) :

Responsable: Ali Znaidi

Abdelmajid Messaoued

Samir Gouiaa

Mourad Ben Salem

Hatem Gharbi

Ibrahim Arabi


                  

Liste des peintres (plasticiens) :

Responsible: Meher Trabelsi

Cherif Jaziri

Ali Bargaoui

Rajeb Zarmeddin

Basma Ben Yahia

Rafika Drhif

Amer Makni

Ines Souissi

Issa Gouirah

Naji Sassi

Souheil Sfaxi


Etrangers et tunisiens

Groupe frenesis (group rnb)

Sm (rappeur)

The old grow (4 personnes)

Fire machine (3 personnes)

Dea dmoon (5personnes)

Heat (5personnes)

Zed (6 personnes)

Arab clown (4 personnes)

Be for (3 personnes)

The travellers (5 personnes)

Marouane Samer (5 personnes)

Berbere Mustapha Ben Abdalah (2 personnes)

Groupe de danse el Médina (15 personnes)

                                                                                                                          

Listes des Sculpteurs :

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    

Yasser Jradi

Mongi Zraga
Issa Bouziri
Jaziri Mourad
Mourad Harbaoui
1 juillet 2007

Gay Pride 2007. Paris. I

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La Gay Pride. Ou Marche des Libertés.
C'est un morceau de musique qui serpentent dans les rues de Paris. Une gigantesque marée de Montparnasse à Bastille en passant par Saint-Michel et Saint-Germain-des-Près. Tout s'y confond. A commencer par les identités sexuelles, évidemment. C'est un éclat. Une explosion de sons, de couleurs, de désirs mêlés. Une sono au maximum qui crache d'un char à l'autre les décibels de musiques différentes. Des gens accrochés aux chars, pour rester toujours plus près des amplis. Quelques soient les bandes son, les basses tapent. Les immeubles tremblent et les habitants qui siègent sur leurs balcons râlent ou s'amusent de cette folle parade. C'est une réunion de personnages et de personnes aux histoires parfois liées. Ou complémtement opposé. Un cri de revendication pour des droits. Pour une légalité. La possibilité de vivre au grand jour un amour que certains jugent encore non conforme à la bienséance. C'est aussi une marche pour plus de reconnaissance, notamment, aux yeux de lois. Mais toujours dans un esprit de fête et de rencontres. De simples badauds, des hétéros luttant aux côtés des homos ou de fous de techno se massent sur le bitume et réveillent des quartiers entiers. Les tas de confettis recouvrent le sol grisatre en un arc en ciel mouvant. Comme le drapeau rayé dont se parent bien des corps. Et des préservatifs volent dans l'air de Paris. Des slogans, des pancartes et des espoirs de changements s'accumulent de toute part. C'est de l'excentrisme aussi. L'oubli des nuages du quotidien pour beaucoup. Ce sont des corps qui s'enlassent sans crainte et des enfants qui tiennent la main de deux mamans. Ce sont rires et surprises aussi au détour des rues. Mais tous les mystères demeurent dans le battement de cils des créatures qui pavanent sur l'asphalte. Au grand jour. C'est aussi parfois des gens qui remontent le flot de la foule pancarte de fortune en main et qui rejettent la liberté d'aimer. C'est avant toute chose peut-être bien la liberté de vivre à son gré. Quelques soient les conjugaisons des genres.

Et pour moi, matière à photographier...

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23 août 2007

Dans la cour d'Amélie Nothomb.

nothomb_gRentrée Littéraire.
Amélie Nothomb. Ni d’Eve ni d’Adam.
Editions Albin Michel.

Dédicace et rencontre.
Virgin Megastore des Champs-Elysées. Paris. 8e.

Mercredi 22 Août 2007.

 

Chaque année, Amélie Nothomb ouvre le grand défilé de la rentrée littéraire. A compter de ce jour et dans un laps de deux mois, 727 romans – dont 493 français - vont envahir les étals des librairies. Dès la parution de son roman, l’écrivain belge prend place dans l’arène du Virgin Mégastore des Champs Elysées. Un rituel bien huilé qu’aucun fan qui se respecte ne rate. Cette année encore, elle était au rendez-vous, coupe de champagne en main, of course ! Cela dit, elle était loin d’être seule !


            Une séance de dédicaces d’Amélie Nothomb évoque une chanson. La Mamma de Charles Aznavour.  Avec cette mythique intro « Ils sont venus. Ils sont tous là. Dès qu’ils ont entendu son cri. » … En remplaçant cri par rire… Le communicatif et franc rire de l’écrivain est souvent comparé à celui du commentateur sportif Thierry Roland. Le rapprochement s’arrête là. La romancière n’ayant rien en commun avec une mamma italienne ! Ses fans, en revanche, ont tout de la groupie,avec heureusement, différents degrés.
       Les plus acharnés patientent dès le matin pour … Bonne question ?! La file d’attente ne se mettant en place qu'aux alentours de 15h alors que leur égérie n’entre en scène qu’à 18h. A l’arrivée de la super star du cahier de brouillon et du stylo bille environ 400 personnes s’agglutinent dans les moindres recoins du supermarché de la culture. Si les demoiselles sont en nombre, les hommes ne sont pas en reste et les âges varient grandement. Dans cette foule, des amoureux des mots, des lecteurs de la première heure, certains osent une critique ou déprécier tel ou tel roman, d’autres disent amen à toutes les parutions, des pré adolescents bruyants ou tirés à quatre épingles, des retraités, des travailleurs RTTistes pour l’occasion, des banlieusards pestant contre le RER en retard qui leur a fait perdre dix places, des doublures - vestimentairement parlant-, des curieux qui passaient par là, des mères de famille, appareil photo en main et les éternels habitués présent à chaque dédicace du début à la fin. Attention, si le rideau noir estampillé Virgin bouge encore alors que les dédidaces ont pris fin, c’est qu’Amélie Nothomb est peut-être encore là. Vous êtes sûrs alors, de les voir se tordre le cou pour tenter de vérifier cette information intuitive. Ne sait-on jamais…
Cette année, nul lecteur offensé par les écrits d'Amélie Nothomb ne semble avoir pris place dans les rangs de cette masse impatiente. Peut-être dans la boîte aux lettres d'Albin Michel, comme cela arrive parfois...
   Parmi la foule quelques spécimens se détachent. Visage peint en blanc. Tenue intégralement noire. Eye-liner débordant et lèvres agrandies à coup de pinceau écarlates. Couettes éparses. Mitaines rayées rouge et noir, semblables à celles d’Amélie Nothomb sur la couverture du roman, signée par le photographe Jean-Baptiste Mondino. Et autres chapeaux et vêtements aux accents gothiques. Evidemment, quand les caméras « Des livres de la 8 » (l’émission littéraire de Direct 8 animée par François Busnel, également directeur de la rédaction du magazine Lire) et de Campus (le programme littéraire présenté par Guillaume Durant sur France2) filment ils sont les premiers à être interviewés. Mais la tenue n’influence pas le discours. Tous aiment. Non, pardon, adorent ! Stupeur et Tremblements (roman publié en 1999, récompensé du Grand Prix du roman de l’Académie Française la même année) rafle la première place de leur top. Suivent, tous chez Albin Michel, Métaphysique des tubes (2000), Hygiène de l’assassin (1992, premier roman d’Amélie Nothomb, Prix René Fallet). A noter tout de même que les romans fortement autobiographiques, comme Biographie de la Faim (2004) sont les plus cités et les plus sollicités. (Amélie Nothomb choisit volontairement de sous-titrer ses œuvres « roman » et non « autobiographie ». En bonne philologue, elle connaît l'étymologie et les multiples sens d'un nom commun. Elle regroupe sous ce terme toutes les acceptions du ce mot. Soit, un sens très large, un brin fourre-tout. ) Quant à expliquer ce qui leur plaît dans l’écriture d’Amélie Nothomb, les admirateurs adoptent le plus souvent la position de la carpe - animal honni de l’auteur - bouche ouverte sur un long « euh ? ». Exercice certes délicat que d’identifier ce qui séduit chez un auteur. Et les caméras n’arrangent rien. Incontestablement, ils finissent par s’accorder sur quelques points. Elle a un style bien à elle, ses histoires les happent et les surprennent, les sujets sont originaux  et le tout est très accessible.nothomb
         Durant les heures d’attente, certains lisent Ni d’Eve ni d’Adam. D’autres préfèrent se réserver un coin de silence et le plaisir d’interrompre leur lecture pour alimenter leur plaisir avec chaque jour quelques chapitres. Certes, les romans de l’écrivain belge ne sont pas les monuments de 900 pages de Jonathan Littell (Les bienveillantes, 2006, prix Goncourt, Grand Prix du roman de l'Académie Française). La parcimonie est de rigueur pour que dure le bonheur de plonger dans l’univers d’Amélie Nothomb ! Ceux qui étaient à l’ouverture d’une quelconque librairie tôt le matin même, se targuent de l’avoir terminé dans les transports et s’étendent abondamment sur les passages croustillants ou émouvants, en livrant le meilleur à leurs voisins ébahis ou envieux. Plus tard, se sont eux, éclairés par leur lecture préalable, qui opinent du chef pour accompagner la lecture à voix haute de l’intervieweur, pour confirmer ou infirmer ses commentaires. Tous cela se passe dans un joyeux chaos… Mais quand Amélie Nothomb – sans chapeau au grand regret de ceux qui la réduisent à cela - escalade enfin l’estrade du Virgin, tous se taisent et boivent avec ferveur ses paroles comme elle son champagne, arrosé cette année par la condensation. A la vôtre !        
      Depuis ce matin, sont en ligne sur les blogs des groupies photos, vidéos et commentaires sur cette rencontre. Les plus impudiques livrent jusqu’aux mots échangés avec celle qu’il idolâtres. Etrange ?!
Qu'ils gardent religieusement pour eux ces quelques minutes auraient été moins surprenant.
        Nul doute que tous les lecteurs d’Amélie Nothomb seront ravis cette année encore avec Ni d’Eve ni d’Adam. Elle remonte le temps jusqu’à l’époque de Stupeur et tremblements, pour livrer une autre facette de cette période et de sa personnalité. A l’honneur, des histoires de cœur. Coeur tiède pour Rinri, un jeune tokyoïte avec lequel elle vit une brève aventure. Cœur brûlant pour le Japon et son emblématique Mont Fuji.
        Ses admirateurs tenteront certainement d’analyser la femme Amélie Nothomb, et non seulement l’écrivain. La qualité littéraire étant au programme, il faut bien se nourrir de plus encore. Mais attention aux mauvaises interprétations ! La piste qui mène au cœur de la romancière est mince et les neiges du secret mi-dévoilé mi-dissimulé recouvrent rapidement les traces qu’elle a abandonnées entre les lignes. En revanche, si vous désirez connaître les six plus belles heures d’Amélie Nothomb, ruez-vous en librairie ! Vous ne le regretterez pas, c’est un excellent roman.


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18 janvier 2008

En cuisine avec William Ledeuil I.

Un grand merci au chef William Ledeuil et à toute son équipe,
pour leur chaleureux accueil au sein de leur restaurant.

Ze Kitchen Galerie
4, rue des Grands Augustins
Paris 6e.
01 44 32 00 32
www.zekitchengalerie.fr

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A suivre, en plusieurs billets, un reportage dans les cuisines et des images des plats proposés dans ce restaurant. Les conditions de prise de vue n'étant pas les mêmes que lors de la rencontre avec le chef Philip Liversain (ici), les images ne seront pas du tout les mêmes.

Ouvert en 2001, le restaurateur propose à travers son menu inventif de revisiter la cuisine, en colorant ses créations culinaires des influences asiatiques. Par le jeu des couleurs, des associations de saveurs et des textures (les émulsions sont à ce titre présentes), William Ledeuil et son équipe offrent une cuisine nouvelle, savoureuse, séduisante qui sollicite tous les sens.
Autre originalité, la salle même du restaurant : les cuisines sont ouvertes. Par une baie vitrée, les gourmets peuvent voir s'activer l'équipe. Un staff jeune, dynamique aux origines diverses. De plus, les murs se transforment en cimaises pour des peintures et dessins d'artistes cher au chef.

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Je vous livrerai peut-être un petit article sur les coulisses de la cuisine où j'ai passé hier plus de 02h30.

En attendant (textes et photos) je ne peux que vous recommander cette adresse.
J'ai eu l'honneur de goûter un cappuccino de fruits. Un régal. Dans un verre transparent, une quenelle de glace maison à la noix de coco révèle la finesse d'une émulsion de mangue sur un fondant coulis de fruits de la passion. Les textures se soulignent les unes les autres, dévoilant au fur et à mesure de la dégustation leurs particularités. Un petit bonheur gustatif, coloré et raffiné, à la présentation sombre et soignée.

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23 novembre 2007

Alberto Giacometti, façonner le vide.

16Exposition : L'atelier d'Alberto Giacometti.
Au centre Georges Pompidou. Paris.
Du 17 octobre 2007 au 11 février 2008
(Clic : Infos)


"La grande aventure, c’est de voir surgir quelque chose d’inconnu, chaque jour, dans le même visage. C’est plus grand que tous les voyages autour du monde."


Alberto Giacometti, l'artiste aux sculptures filiformes d'hommes qui marchent, aux portraits de plâtre retravaillé au canif, maculé avec de la couleur, aux toiles grises... Le peintre, sculpteur, dessinateur suisse est à l'honneur au dernier étage du musée Pompidou.

Dans la première salle de la galerie, la rétrospective organisée par le musée et la fondation des époux Giacometti, présente les premières œuvres - tableaux et sculptures - d'Alberto Giacometti (1901-1966). Des portraits de la famille de l'artiste aux accents pointillistes, impressionnistes se succèdent. Et déjà, entre les taches de couleurs s'esquisse la perception particulière de l'artiste sur les hommes. Plus loin, sont exposées les premières expériences avec la matière du créateur.
Aîné d'une fratrie de quatre enfants, il est initié à l'art par son père, lui-même peintre. Après ses études aux Beaux-Arts de Genève Alberto Giacometti gagne Paris, en 1922. Il travaillera alors aux côtés des surréalistes. En 1927, son frère Diego (qui sera avec Annette, la future épouse d'Alberto, un des modèles récurrents de l'artiste) le rejoint en France. Ils emménagent dans l'atelier du 14e arrondissement qui deviendra le repaire de l'artiste,et ce, jusqu'à sa disparition. iUn atelier mythique, et pourtant plus que simple, dépouillé. Sur des photographies exposées au centre Pompidou, l'espace de ce lieu de création se dessine par touche. Un escalier à la pente vertigineuse donne sur une baie vitrée à demie amputée, un espace réduit, peu meublé, quelque peu sombre dans cette mode des espace résolument ouvert vers la lumière. La petite pièce semble anodine, insipide. Et pourtant, sans que tout soit claire, elle laisse le sentiment qu'elle a beaucoup compter dans la vie et l'art de Giacometti. Il vit dans ces murs. Et les macule de ses coups de crayons à mesure que les idées se bousculent dans son esprit. Les murs sont les pages de ses carnets de croquis comme celle de son journal intime.
Dans un petit angle du centre Pompidou, c'est le volume de l'atelier de la rue Hippolyte-Maindron qui est reconstitué. Une table, des bustes en plâtre, une armoire maculée d'un portrait au trait, une console, un tableau ... dans le foisonnement d'œuvres présentées (au total 600 œuvres, peintures, sculptures, dessins, carnets de croquis, lettres, photographies, vidéo...) défile une vidéo. En boucle. Un piège. Impossible de s'en défaire. Le document présente Giacometti à l'œuvre. D'une main légère mais concentrée, Giacometti laisse courir un fin pinceau sur sa toile. Quelques repères. Des divisions de l'espace. Et un visage apparaît doucement. Ou plutôt des yeux. L'artiste n'achevait d'ailleurs jamais une œuvre s'il considérait que les yeux étaient ratés. Et il y a de quoi ! Toute l'intensité des toiles et dessins de l'artiste suisse se concentre dans le regard de ses personnages. Travaillé à l'encre, souligné d'aller-retour au stylo bille, il saisit à coup sûr l'attention des spectateurs.
s02cim1fEvidemment, pour le grand public le nom de Giacometti évoque en premier lieu des sculptures, et plus précisément celles des années 1950 (L'Homme qui marche, 1948, La forêt, 1950) . Il faut dire que leurs corps/silhouettes aux armatures de fer marquent la mémoire. Prise dans leur socle de plâtre ou de bronze, elles disent toute la recherche de l'équilibre, tant dans l'espace fait de vide que celui des vies qui se traînent et qui sont en perpétuel déséquilibre, en danger. Frêles, cabossées, écorchées et tendues à l'extrême, elles provoquent l'émotion presque à coup sûr.
Mais dans l'œuvre de Giacometti, comme il  le disait lui-même "le dessin est la base de tout". ce n'est qu'au début des années 50, alors que Giacometti est déjà connu du public et des autres artistes, qu'il révèle au grand jour ses dessins. Les traits recèlent une beauté pénétrante. Il ne faut pas s'y tromper. Certes, les traits courent, se chevauchent sur le papier, mais ne sont pas jetés au hasard, pour le simple plaisir de maculer la surface blanche. L'artiste trace ses repères anatomiques (la division de la tête en tiers, les ailes du nez pour placer les commissures des lèvres...) à même la toile avant de les recouvrir au fur et à mesure qu'il construit sa peinture. Tout passe par le dessin. giacometti_headSur les images qui défilent dans l'espace reconstitué de l'atelier, l'alternance du regard en mis en abîme. L'artiste regarde son modèle (qui est hors champ) puis sa toile. Le public détaille l'écran puis la toile exposée dans cette reproduction de l'atelier. Un jeu de comparaison s'installe. Effet assuré ! Voir naître une toile  et pouvoir la détailler achevé est jubilatoire. Chaque coup de pinceau, chaque retour sur un trait interpelle. Et quand Giacommeti n'utilise rien d'autre qu'un banal stylo bille pour réaliser ses œuvres, l'émotion est toujours là. Plus que la violence des traits, ce qui prime c'est leur puissance.
Giacometti demeure le maître du vide. Il le façonne. Le travaille. Le délimite. En fait apparaître les contours tout en conservant la force du néant, le déséquilibre entre le plein et le vide.


" Tout n'est qu'apparence."
" Tout tient à un fil, on est toujours en péril. "


Nota Bene : Une autre exposition se tient à la BNF. Alberto Giacometti, l'oeuvre gravée. Jusqu'au 13 janvier 2008. (Infos : clic

10 mars 2008

Paris, my dear ...

A Véronique.

"Né en en 1887, il doit son nom à une divinité dont la statuette trônait dans une corniche, de l'autre côté de la rue. Fin 19e, le journaliste et homme politique Charles Maurras le célèbre. Il écrit, au premier étage de l'établissement, un roman dont le titre rend hommage à ce lieu. D'autres écrivains, poètes, artistes hanteront ces murs, tels les amants de Lou et d'Elsa. Ou encore, sous l'Occupation, quand ils désertent les terrasses du 14e arrondissement, les amoureux Jean-Paul et Simone. Un Pouilly fumé, servit dans un verre nominatif y est offert quotidiennement, une année durant, à l'auteur qui reçoit le prix qui porte son nom. Il s'agit du ... "

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Sous un léger soleil de mars, une touche de blanc, au pied d'une immeuble en pierre de taille, rayonne. Des liserés de vert rehaussent l'éclat du store, soulignent la transparence de la verrière qu'il chapeaute. Au premier étage, au milieu des bouquets d'arbustes soigneusement taillés en boule se dressent dans les courbes une enseigne. Toute une histoire, un brin d'autrefois et de mythes, un rendez-vous qu'il ne fallait plus manquer. "Café de Flore". Toutes les tables sur le trottoir sont occupées. Elles courent sur le bitume du boulevard St-Germain-Des-Près et de la rue St-Benoît, dessinant ainsi un angle doux. Il règne une douce euphorie en cette fin de matinée et des langues étrangères se battent en duel d'une table à l'autre. Une indication, "Tirez". S'ouvre alors un espace étroit, comme une bordure tampon entre l'extérieur et l'intérieur. Un sas. La langueur des habitués règnent. Ils semblent avoir oublié de parader, de se montrer. Ils prennent seulement leur café. Des journaux dépliés, des ordinateurs ouverts, des tasses de café et des croissants sous cloche siègent sur les tables. Un paillasson, un pas. Et, la plongée. Un brouhaha accueillant, la valse de sept serveurs en costume noir, les cliquetis des boissons que l'on prépare ou dessert. L'ambiance n'a plus rien à voir avec celle guindée, stéréotypée que donne les abords du bar. Sur les banquettes rouges, sous les miroirs, des couples, des solitaires, une petite famille, une sommité désistuée, des habitués qui n'ont pas un regard pour le décor et deux curieuses éberluées. Dans un coin, près d'une autre entrée, trois hommes en costume barrent l'accès à la salle du premier étage. Mais le regard grimpe, lui, en suivant, au mur, les informations d'un autre temps, gravées dans l'émail aujourd'hui ébréché. "Téléphones et toilettes au premier". Des affiches, des photos, un univers entourent la guérite tenue par un homme carré. Il compte des billets. Caisse et réservation. Il faut parfois avoir ses entrées pour côtoyer les fantômes. A l'autre bout de la salle, une percée. Et les bouteilles s'alignent en hauteur. Les plongeurs naviguent, verres propres, verres sales. Les cuisiniers et barmans livrent les commandes. Et les serveurs se bousculent. S'évitent. Râlent aussi. Leurs serviettes immaculées pendues à leurs bras dansent. Eux virevoltent entre les tables. Commandes, distribution, encaissement et un changement de service, de clients. Une foule tranquille s'agite. Grouille bientôt. Pourtant il traîne dans l'air une invitation à prendre son temps.


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1 mars 2008

James Nachtwey, exposition "Combat pour la vie".

nachtwey_combat_vie_1James Nachtwey, photo reporter américain de renommée internationale, signe aux côtés d’Anne Goldfeld, professeur de médecine et d’Asa Mader, cinéaste, une exposition expérimentale des plus troublantes « Combat pour la vie ». Cette sensibilisation par la photographie aux problèmes de traitement de la tuberculose, du paludisme et du Sida dans les pays pauvres a naturellement envahit Le Laboratoire, un espace parisien ouvert depuis fin 2007, consacrée à la recherche scientifique et artistique. Ne ratez par cette exposition... elle prend fin le 19 mars 2008 !


Co-fondatrice d’une clinique au Cambodge, le Professeur Goldfled a invité l’artiste à soutenir sa lutte. James Nachtwey, le photojournaliste le plus récompensé depuis vingt ans, livre ici un témoigne fort. Et le choc est rude. Une série d’images inédites réalisées à Bankgok accueille les visiteurs. Neuf mètres de photographies noir et blanc, crues, dures, directes et comme toujours portées par l’œil du photographe s’impose d’emblée aux spectateurs. Pas question ici de s’apitoyer sur le sort des malades de l’Asie du sud-Est, mais de sensibiliser les populations épargnées, les organismes humanitaires, dans l'espoir de maintenir mobilisation et recherche médicale. Nachtwey_expo2008
      Sur les murs encerclant la fresque d’anciennes photographies de Nachtwey réalisées dans les hospices et dispensaires de Sibérie, Asie ou encore Afrique sont également présentées. De grands tirages sobrement éclairés révèlent la douleur, la solitude, la peur, la réalité de ces maladies infectieuses mais aussi la force, le courage des malades et des soignants pris dans ce fléau. Ces images, imposantes tant par la finesse du grain, par la qualité des contrastes, par les cadrages et choix de composition que par l’intensité des sujets, ne laissent indifférentes. Certes, la détresse, l'angoisse, le renoncement sont lisibles sur les visages des patients.Mais la dignité aussi, est palpable. Notamment celle d’un garçonnet fermant les yeux de sa mère décédé ou celle d’une jeune maman câlinant son nourrisson chétif qui n’aura connu que la souffrance de la maladie.
      Nachtwey est habitué aux reproches adjacents à la photographie humanitaire. Il traîne toujours dans les parages des philosophes ou sociologues soulignant les dérives de la photographie humaniste à la photographie humanitaire. La première magnifiée par la génération de photographes français comme Doisneau, Cartier-Bresson, Ronis, Boubat ou encore Brassaï, entre 1945 et 1970, se veut une peinture d’un bonheur de vivre retrouvé après la seconde guerre mondiale. Selon André Rouillé, auteur de La Photographie (aux éditions Gallimard, 2005), « la photographie humaniste se distingue de l’actuelle photographie humanitaire par l’espoir d’un monde meilleur. » Faire du malheur des populations pris dans les guerres, les conflits civils ou l’extrême pauvreté une œuvre d’art ne serait donc pas politiquement correcte, voire pire... Mais Nachtwey n’en a que faire et il continue de témoigner (et non de tirer profit !) de l’horreur et la misère quand d’autres préfèrent fermer les yeux. Depuis peu, la polémique tend à s'apaiser. Face au talent de ce photographe, un des chefs de file de ce mouvement, les conservateurs de musées s'inclinent. Il est exposé sur tous les continents, ses travaux photographiques garnissent les collections permanentes des plus grands musées mondiaux.
nachtwey001Depuis ses débuts, dans les années 1980, James Nachtwey a conservé le même leitmotiv : « que la photographie - de guerre - ait une incidence sur un comportement humain » (celui qui pousse les hommes à s’entretuer). Cela dit, le reporter n’est pas dupe et concède volontiers que son espoir est « une ambition ridiculement prétentieuse ». Toujours est-il que le photographe n’a pas raccroché son appareil argentique et qu'il parcourt  encore le monde pour rendre compte de ses conflits, pour témoigner le quotidien de ceux qui survivent dans contrées les plus pauvres et en ramène des images toujours aussi effroyables et paradoxalement sublimes. Sa façon à lui, peut-être, de ne pas oublier ceux qui souffrent en silence.

 

Je n'aurais que deux choses à dire, en guise de pseudo conclusion :
Courrez voir cette exposition avant le 17 mars.  ( Âmes sensibles et jeunes publics s'abstenir. )
Et... dans la vie j'aurais voulu être James Natchwey !


Pour plus d’infos :

Une interview, en anglais, de James Nachtwey au sujet de cette exposition « Combat pour la vie »
http://www.photographie.com/?pubid=104626

Le site officiel de James Natchwey.
http://www.jamesnachtwey.com

Infos pratiques :
Exposition "Combat pour la vie."
Du 10 février au 19 mars 2008
Le Laboratoire

4, rue du Bouloi
75001 Paris
(derrière la Bourse)
Tél : 01 78 09 49 51
http://www.lelaboratoire.org
Email : info@lelaboratoire.org

21 mai 2008

Savoie et Cuisine II.

CLIQUEZ SUR LES PHOTOS POUR LES AGRANDIR.

Papillotes de poisson au safran et petits légumes, avant cuisson.
poisson

Tian de légumes à la verticale / Aiguillettes de dinde aux curry sur lit de poivrons.
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Muffins framboises / amandes effilées
Muffins groseilles / éclats de noisettes.
muffins_fruits_rouges

Tatin d'abricots parsemée d'amandes effilées et quelques noisettes du jardin.
tatin_abricot

8 mai 2008

Chronique du Métro. XIV.

DSCN2197L'attente avait été courte, finalement. Elle a pris le premier train entré en scène. Les écrans bleus avaient viré à l'orange, suite au feu Gare du Nord. Paralysie du trafic en début de soirée, avant reprise progressive et partielle des routines de la Ratp. Tous les RER B ce soir n'auront qu'un terminus.
Une porte lui faisait face. Mais elle a préféré la précédente. Quelques pas. Elle a remonté le quai et a pressé le bouton vert, déclencheur de magie mécanique. alors que le train prenait place, ralentissait, elle avait repéré une place. A l'écart. Avec pour interlocuteur, un mur. C'est celle-là qu'elle convoitait. Elle n'a pas hésité à tourner le dos au reste de la rame qui serait la sienne pour trois stations. Quelques têtes par ici ou par là. Pas de couple ni d'amis de fac éméchés chantant à tue-tête, comme souvent, au départ de Port Royal. D'ailleurs, il n'y avait pas foule. Et un seul coup d'oeil circulaire en franchissant le seuil du RER avait suffit pour constater que chacun vivotait dans sa bulle.
Elle s'est calée contre le fer recouvert de Vénilia jaune. Un peu défraîchi. Passablement éraflé. L'épaule comme point d'ancrage. Le talon de sa botte sur le décroché d'acier, sous la fenêtre. Elle a ouvert le livre qu'elle peine à finir, faute de temps. Elle en avait aimé le titre. Titillée par le qualificatif affublé. Quelques pages. Quelques pages seulement avant de le refermer, de lui trouver une place sur ses étagères bondées. Dans ses oreilles le dernier né du chanteur à l'accent du Lot et Garonne, aux répliques doucereuses et assassines décortiquées dans l'enfance lointaine. Des roses et des orties, à l'image d'un soir.
Le RER se moque bien des émois littéraires. Il ne demande l'avis de personne. Un de ces trains qui foncent toujours plus vite, droit devant. emportant dans ses valises ceux qui avaient élus domicile sur le bord de la route. Pas de destination. Un terminus collectif. Un seul but : accomplir le trajet, vaille que vaille et tant pis pour le reste. De force, droit devant. Un peu comme l'inéluctable marche des jours et son lot quotidien de listes "à faire" que l'on raye, rature, complète, érige pour le lendemain, le soir venu, dans son lit, quand le sommeil tarde à venir. Elle n'avait eu qu'un seul regard pour l'obscurité du premier tunnel vaincu. Furtif. Par la petite lucarne qu'elle s'était aménagée dans la grande fenêtre. La vision de ce monde souterrain ne lui aspirait rien de bon. Et puis, elle a du se résoudre. Confesser. Se rétracter. Elle a lâché le chemin des lignes, noir sur blanc. Elle n'y était pas. Ou peut-être trop, déjà, à l'horizontal. Dans une seconde d'angoisse, happée par le vide des prises de conscience distillées, elle s'est rattrapée aux mots de l'humaniste en costume de poète guitariste. Puis ces mots murmurés se sont aussi envolés, creusant des sillons dont elle n'a pas vraiment senti la piqûre de la plaie sur le moment. Elle n'était plus vraiment là.
Arrêt Luxembourg, ses yeux se fixent sur une immense affiche, designée et graphique. Séduisante. La deuxième campagne du genre dans les lieux. Stationnée devant la neige et les arbres nus. Elle aussi avait le cœur en hiver. Impuissante. Désemparée. Triste. Et, ce goût de jamais plus qui lui envahissait la bouche, lui serrait le coeur. Bien sûr, il y avait des parfums d'ailleurs, d'autrement. Une touche de sel et de raisin sur la pointe de sa langue. Oui, mais... Jamais plus.
Le train est reparti. Déclinant avec les murs plastifié le printemps et l'été. A quelques roulements de là, seulement. Tout semble si simple parfois. D'une saison à l'autre. D'une moue à un sourire. Mais elle avait du rater la marche. Prise dans la neige. Les discussions des nouveaux passagers devaient animer le wagon. Là, juste derrière elle. Elle sentait des vibrations, des mouvements. Mais rien ne l'atteignait vraiment. Dans sa bulle de musique et de larmes contenues. Elle n'entendait rien de la vie qui s'ébroue aux heures indues. Pas plus qu'elle ne prenait la mesure des sombres tunnels qui défilaient. Sa bulle s'était réimperméabilisée.

28 avril 2008

Un dimanche soir à Mogador.

facadeVous ne pouvez plus reculer. Il est trop tard. Dans les 6300 m2 du théâtre Mogador la lumière s’est tamisée jusqu’au noir et le volume sonore des désagréables commentaires de votre voisine a considérablement diminué, pour le moment ... Vous voilà pris au piège ! Hisser les voiles est illusoire. D’ailleurs, les larges portes grenat sont closes depuis quelques minutes. Et déjà, alors que la scène s’égayait à peine des chants du sage singe Rafiki, éléphant et éléphanteau, oiseaux, antilopes et autres animaux de la savane envahissent les allées de la salle, puis les 260 m2 de la scène. De toute façon, vous êtes déjà conquis ... La comédie musicale « Le Roi Lion » a pris ses aises dans le décor doré de Mogador votre sourire aussi. Le ton est donné d’emblée. Les frissons se font sentir dès les premières minutes des 2h40 de représentation. Il est en ainsi, à Paris, en version française, depuis le 04 octobre 2007, et à travers le monde, depuis plus de dix ans.
      Voilà plus de deux cent fois que Simba, le lionceau héros de ce conte tremble dans les bras de Rafiki, les pieds dans le vide du haut du Rocher aux Lions sortit de la scène. Il y découvre son futur royaume et ses sujets à quatre pattes. Malgré les huit représentations hebdomadaires, dont deux le week-end, l’expression peinte sur le visage de ce lionceau de papier mâché trahit le malaise. A ses pieds se prosterne une vingtaine d’espèce animale, dont les impressionnantes girafes de 7,90 mètres. C’était sans compter le millier de spectateurs, éparpillés sur trois étages. Depuis mars 2008, plus de 300 000  français, tout âges confondus, ont assisté à cette comédie musicale made in Broadway. Dans la pure tradition du musical américain, la troupe n’assure aucune tournée en France, à l’instar de ces passages australien, allemand, japonais ou anglais. Mais devant l’engouement des français pour cette adaptation théâtrale du dessin animé éponyme de Dinsey sortit en 1994, l’exploitant de cette œuvre théâtre contemporaine a prolongé les représentations jusqu’au 03 août au 25, rue Mogador.h_20_1058770
     Julie Taymor, metteur en scène et entre autre costumière, a gagné son pari. Depuis plus de dix ans, 45 millions de paires d’yeux ébahis ont déjà assisté aux représentations du « Roi Lion », dans neuf mégalopoles et en cinq langues différentes. Un phénomène ! Récompensé six fois par des Tony Awards, nominé trois fois à la 22e cérémonie des Molières (résultat ce lundi 28 avril), à l’affiche du Théâtre Minskoff, à New York depuis fin 1997, cette mise en scène osée se cesse de faire parler d’elle. 400 costumes, 200 masques, 100 instruments, 100 marionnettes, des dizaines de tableaux et de décors … A chaque représentation 115 personnes, dont 40 artistes, 17 musiciens, 50 techniciens et 8 membres du personnels administratif s’activent sur la scène ou en coulisses.
       Mais ce dimanche soir, de cette fourmilière, le public ne saisit que les fresques hautes en couleur, le timbre vibrant des rôles principaux, l’humour des choix chorégraphiques, de la mise en scène d’herbe ou de marionnettes ou des subtilités contemporaines des dialogues. De siège en siège interprétations et exclamations vont bon train. Certains chantonnent aussi les reprises de titre du dessin animé et s’enthousiasment de la liesse, parfois un peu gauche, des deux jeunes interprètes de Simba et Nala. Grâce à la taille humaine du théâtre, chaque auditeur devient partie prenante du show. Proximité et implication mènent la danse. Les comédiens jouent avec tout l’espace, se moque des délimitations de la scène. Et même les percussions ont pris place au balcon. Tout Mogador rugit. Après chaque tableau important, les applaudissements retentissent. Dans un zénith ou une plus grande salle parisienne, cette contiguïté et cette complicité de l’audience n’auraient pas été possibles. Le spectacle est donné pour le public, qui le reçoit de plus fouet et ne manque pas de manifester son contentement. Un réel dialogue, où lorsque le babouin, Rafiki interprété par Zama Magudulela, rit, le public s’esclaffe.
       com_roi_lionLa première partie, qui retrace l’enfance fougueuse de Simba semble séduire davantage les spectateurs que la seconde, où une certaine philosophie du courage, le sens du devoir s’imposent au futur roi de la jungle. Les scènes sont moins mouvementées, peut-être moins colorées également, les tirades plus subtiles malgré les boutades de Timon et Pumbaa toujours prêt à lancer leur incontournable « Hakuna Matata ».
      Le mariage entre innovations technologiques (comme les mises au point de masques amovibles pour les protagonistes) et recours aux traditions et à l’artisanat africain (comme les marionnettes), entre spectacle grandiose et petite salle chaleureuse, entre mise en scène d’un parcours initiatique universel et anecdotes ou références contemporaines françaises, interpellation directe du public, donne un ensemble des plus complets. Certains personnages de chair et d’os disparaissent au profit des animaux qu’ils incarnent. Immersion garantie. Ce musical traîne dans son sillage la magie des chants et contes africains, des histoires qui font rêver et qui pourtant sont faites de trois fois rien, de bric et de broc, de vie, et la grandeur des super productions américaines. Le public parisien de ce dimanche soir ne s’y est pas trompé. Il a fini debout, applaudissant à tout rompre, acclamant la troupe au complet.


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Le Roi Lion
,
mise en scène par Julie Taymor.


Site web du spectacle
: http://www.leroilion.fr/
Jusqu’au 03 août 2008 au Théâtre Mogador. Paris.

Site web du théâtre : http://www.mogador.net/





Distribution :

Rafiki
:  Zama Magudulela
Mufasa
: Jee-L
Scar
: Olivier Breitman
Simba
(adulte) : Jérémy Fontanet
Nala
(adulte) : Léah Vincent
Zazu
: David Eguren
Timon
: Christian Abart
Pumbaa
: Fabrice de la Villehervé
Shenzi
: Céline Languedoc


Et les 40 autres comédiens, danseurs, chanteurs …

Julie Taymor, costumes et co-création des masques et marionnettes, paroles et musiques aditionnelles.
Michael Curry, co-création des masques et marionnettes.
Garth Fagan, chorégraphie.
Richard Hudson, décors.
Elthon John et Mark Mancina, musique.
Time Rice, paroles.
Stéphane Laporte, adaptation du livret et des paroles pour la version française.
Michael Ward, création des coiffures et des maquillages.

Crédit photos : Théâtre Mogador / Roi Lion

Merci Seb ;)

16 avril 2008

Festival Chorus III. Portrait d'Alain Bashung.

IMGP0750Baigné de bleu. Trônant sur un siège haut, au devant de la scène. Guitare sèche à la main. Alain Bashung semble perdu. En déséquilibre. Prêt à tomber au moindre mouvement. Et dans le même temps, en parfait accord avec lui-même. Alain Bashung, l’ambivalence, l’insaisissable. Il s’est fait désirer, une fois le noir tombé sur la salle de spectacles de la Défense. Conscient de son rôle, de l’attente du public qui ne cesse de l’applaudir, il se glisse néanmoins dans sa peau de chanteur. Entre présence et absence, le jeu de scène en est troublant. Involontairement, peut-être. Il est ailleurs. Derrière ses inamovibles lunettes noires, sous son chapeau noir, dans un pli de son costume noir ou de sa chemise blanche négligemment ouverte, Alain Bashung se cache.
Le sexagénaire égraine cependant les chansons de son dernier album « Bleu pétrole ». Les unes après les autres. Avec nonchalance, assurément. Avec brio, indubitablement. Aux premières notes d’un nouveau morceau, une femme, au deuxième rang, se lève d’un bon. Agite ses bras en sautillant, puis consent à se rasseoir. Dans la salle, le long des rangées des sièges, se tiennent d’autres fans. Debout, souvent un verre de bière à la main, ils dansent, reprennent les refrains qu’ils connaissent déjà, à peine trois semaines après sa sortie de l’opus.
Depuis l’album « L’imprudence » (2002) Alain Bashung se faisait rare. La critique l’attendait au tournant, comme toujours. Pourtant, chacun des ses nouveaux albums fait des étincelles et ajoute à son tableau son lot de tubes. Une dizaine aujourd’hui, de « Gaby, oh Gaby », en passant part « Osez Joséphine », « Vertige de l’amour » ou encore « Ma petite entreprise ». Malgré ses quarante années de métier, il n’a pas sur le dos, qu’il expose sur sa dernière pochette de CD plutôt que son visage, l’étiquette du vétéran. En 2008 son univers musical de rockeur un rien déprimé et underground, textes et chansons font encore l’unanimité. Des textes ciselés, voire violents, désabusés et pertinents.
IMGP0800 Des mélodies entêtantes, rythmées entre pop-rock-folk et expérimentations, harmonica et violoncelle. Sa voix oscille entre plainte, cri et prière, notamment quand l’interprète termine un morceau en répétant une même courte phrase. Comme un mantra. Le chanteur lui, ne remarque rien de l’agitation à ses pieds. D’ailleurs, il ne décroche pas un mot à son public. Alain Bashung redoute la scène. Si d’infimes signes trahissent au fur et à mesure des interprétations, son plaisir de la scène, son malaise prime. Ce soir là, il n’a presque rien laissé transparaître. Un très léger sourire face à la liesse du public quand il a entamé « La nuit je mens ». Mais rien de plus. Les chansons s’enchaînent dans une course folle, comme pour conjurer le sort, en finir. Les musiciens déploient tous leurs talents dans cette ambiance bleu nuit épurée. Et Alain Bashung, entre deux couplets, tourbillonne au ralenti sur une parcelle d’estrade. Le bras gauche en l’air. L’autre solidement arrimé à son micro, il tourne. Tel un indien dansant pour invoquer un Dieu. « Comme un Légo », « Vénus » ou « Bleu pétrole » ont trouvé leur public, même sans l’aide d’une divinité.
Sa présence fantomatique entre deux projecteurs aux rayons blanchâtres rappelle celles des piliers de bras. Mais un habitué distingué, aux allures de dandy désenchanté. Un de ces hommes tapis au fond d’une salle enfumée qui prend la parole sans crier gare. Pointant un doigt vengeur ou alarmant vers le ciel avant d’aligner quelques vérités bien senties sur l’avenir du monde et l’hypocrisie humaine, d’une voix mélancolique et calme. Puis qui replonge dans un mystérieux silence, impénétrable.
Bashung, impassible sur la scène du Magic Mirror, c’est un peu cela, un sage qui ne fait pas de vague, ou qu’à l’occasion seulement. Sur un album ou une scène. Tout ce qu’Alain Bashung a à dire se trouve dans ses chansons.

 

Photos : Claire Berthelemy. Tous droits réservés.

14 avril 2008

Festival Chorus II. Portrait de Keren Ann.

IMGP0672D’un pas décidé, entourée de ses trois musiciens, Keren Ann se faufile jusqu’au devant de la scène. Prise de possession de la scène entière, immédiate. Mais sans prétention. La musique démarre dans la foulée, comme pour ne pas perdre une seconde, une miette d’un seul couplet. En débardeur noir, jean et créoles scintillantes, la chanteuse pose les premiers couplets de « The Harder Ships of the World». Le public l’ignore encore, mais elle le convie ce soir à une échappée anglophone, un voyage entre son dernier album « Keren Ann » et « Not Going Anywhere » (2004). Deux entorses cependant à la langue de Shakespeare. L’envoûtant « Que n’ai-je ? » de l’album « Nolita ». Puis le mot du cœur : le titre « Jardin d’hiver » en hommage à Henri Salvador, qui devait initialement clôturer le festival le 12 avril. La jeune femme lui avait écrit cette chanson pour l’album « Chambre avec vue » qui a assuré son retour gagnant en 2001.
Keren Ann oscille entre morceaux mélancoliques, langoureux et chansons po rock, rythmées et vivifiantes. Durant la première partie du concert, le temps se suspend aux lèvres souriantes de la jeune trentenaire. Peut-être est-ce sa coupe de cheveux, plus courte, ou l’aboutissement de ses créations, toujours est-il qu’elle semble plus mûre, plus en accord avec elle-même, plus sereine. Et sa tranquillité transparaît dans sa voix, posée, claire et profonde. Sa folk mélancolique berce la salle. Bien décidée à ne pas laisser les spectateurs s’engourdir, l’interprète les harangue « Vous êtes sages… Ne soyons pas trop sages » avant d’entamer “Sailor and Widow” de l’album « Not Going Anywhere » (2004). Les arrangements musicaux très présents sur ce morceau et le flot de la voix de Keren Ann emportent le public, qui bat la mesure du pied ou de la tête. Mission accomplie !IMGP0660
Avec Keren Ann tout n’est que promenade sous un ciel irlandais, tour à tour bleu clair et gris menaçant. Elle déambule avec simplicité, aisance en embarquant dans son sillage les spectateurs. Harmonica et guitare sèche, puis électrique, délires psychédéliques du claviériste, entre les notes et les mots, langueur et nostalgie, douceur d’observer la vie, l’homme. « Not Going Anwhere » frôle avec l’acoustique.  Keren Ann et ses trois musiciens ne boudent pas leur plaisir et rivalisent de talent pour enchaîner les accords. Dans ce concert de fin de tournée la chanteuse d’origine israélienne joue de tous ses atouts avec simplicité et bienveillance. Visiblement prête à donner le meilleur d’elle-même et de son groupe, elle donne le la à une pause musicale endiablée nourrit de rock. « Allez, enlevez tous vos vêtements ! On va faire du rock !! » rit-elle. Leurs envolées musicales ne sont pas sans évoquer les morceaux d’anthologie de Pink Floyd. Une heure, un rappel et une évasion toutes en douceurs et en puissance pour les centaines de personnes saisies par le filet de voix de Keren Ann.


Photos
: Claire Berthelemy. Tout droits réservés.

13 avril 2008

Festival Chorus I. Portrait Mélanie Pain.

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Vendredi 11 avril 2008, sur la scène du Magic Mirror, sous la Grande Arche de la Défense s'est tenu la clôture de la 20e édition du Festival Chorus.
Au programme, Mélanie Pain, Keren Ann et Alain Bashung.



IMGP0536Un piano.
Une guitare.
Une batterie.
Une voix.
Elle s’avance doucement, comme sur la pointe des pieds. Petite fille fragile et intimidée, dans sa robe blanche aux manches bouffantes, sagement ceinturée de cuir dorée. Une large mèche brune plonge sur son front. Elle l’a replace, sans cesse. Et parfois, s’accroche à son micro. Comme à une bouée. Mais les notes glissent de sa bouche avec une déconcertante impression de facilité. Les huit chansons de cette première partie défilent, ravissantes, dans l’air du temps de la nouvelle scène féminine française. Sur des accords folk, Mélanie Pain place ses textes un brin désabusés. Amours déçus, perdus ou suspendus, temps qui passe et abîme autant qu’il pousse à grandir, horizons finlandais et missives d’amoureux qui ont raté le rendez-vous de leurs sentiments, manque, quête de soi, de l’autre… L’interprète livre son regard sur les petits riens du quotidien, du cœur, d’une vie nouvelle qui s’égraine. Pourtant, peut-être est-ce du aux arrangements musicaux, tour à tour emportés ou langoureux, rythmés ou légers, aux intrusions de maracas et autres harmonica et percussions ses compositions n’accablent pas le public. Il se laisse d’ailleurs aller à quelques mouvements de têtes et ne boude pas les applaudissements. Quelques formules font mouches, interpellent, prêtent à sourire, d’autres touchent. En douceur, toujours. Mélanie elle évolue sur scène avec aisance et simplicité, reprend sa chanson acapella, et échange quelques mots avec ses musiciens avant de s’adresser aux spectateurs. IMGP0603
     Chez Mélanie Pain traînent des nuances vocales et attitudes, un grain de voix murmurée mais claire qui n’est pas sans évoquer Emilie Simon, Björk, Françoise Hardy et bien sûr, Keren Ann. Dans le fond de son timbre, par moment un rien rocailleux, une voix qui a déjà bien voyagé. Qui s’est notamment essayée aux côtés de Marc Collin et Olivier Libaux, sur leur projet de reprises Nouvelle Vague. Le concept est simple : reprendre d’anciens titres oubliés avec de nouvelles orientations et orchestrations musicales, de nouvelles voix. En 2000, timidement, elle pose sa voix sur This is not a love song et Teenage Kicks version Bossa Nova, et s’embarque sur la tournée, avec Camille, entre autres. En 2007, la jeune artiste rempile pour le second volet de cette expérience : l’album « Bande à part ». Il faisait cette année là la part belle aux morceaux new wawe des années 80. Son interprétation de Killing Moon et Blue Monday ont séduit. Bien que loin de ses études de Sciences Po, à Aix en Provence, Mélanie Pain n’est donc pas tout à fait novice dans la chanson et a déjà frôlé les planches de diverses scènes pour quelques morceaux live. Grâce à sa collaboration avec Villeneuve, elle semble avoir trouvé son style. Elle navigue entre mélancolie et sensualité, entre gravité et légèreté. Sous la grande Arche de la Défense, toute en retenue, elle danse sur scène. D’un pas lent et assuré. Elle virevolte au ralenti, et semble tirer mille bonheurs de chaque seconde. Son auditoire impromptu, patientant pour Keren Ann ou Alain Bashung, la suit sur la ballade qu’elle siffle en duo avec son pianiste. Doucement, tout doucement, dans l’ambiance feutrée des projecteurs, elle se promène en musique dans les recoins des sentiments humains.


Pour écouter Mélanie Pain
: http://www.myspace.com/melaniepain
Photos : Claire Berthelemy. Tous droits réservés.
 

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