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Through : voir le monde à travers un objectif
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10 octobre 2008

Paris s'endort.

paris_night_55Doucement, Paris glisse sur les feuilles brunies que les platanes abandonnent depuis quelques jours. Des poètes urbains leur dédicacent des tirades à la bombe blanche. Une oraison sur un coin de bitume. Aux fenêtres des tableaux de saison. Orange, rouge, parfois d'une clarté plus franche et quelques ombres. Des lumières chaudes tamisées par les rideaux plus épais que ceux qui volaient au vent, il y a quelques semaines encore, animent les façades des immeubles, le long des boulevards. La tour Montparnasse, avec l'accord tacite des employés, envoie des signaux à la tour Eiffel, en une combinaison de lumières savamment orchestrée le long des étages. Ils n'en finissent plus de vouloir atteindre le ciel. Pourtant ils se perdent dans la nuit. La dame de fer, en guise de réponse, balaie le ciel d'un faisceau ravageur et à heure fixe d'une pluie d'éclats scintillants. Elle invite à la fête des Parisiens qui n'y sont plus. Quelques uns s'aventurent sur leurs balcons. Seul le plus souvent. Une lueur rouge au bout d'une main. Un convive aux bras, parfois. D'autres, plus nombreux, observent la vie de la rue derrière leurs carreaux. A leurs pieds, sur les trottoirs, les amants marchent serrés l'un contre l'autre. Les SDF ont commencé à se rapprocher des bouches d'aération de la ligne 4 pour pallier à l'usure de leurs manteaux. Ils traînent dans leurs sillages, radio de fortune et sacs plastiques déglingués contenant, tant bien que mal, leurs trésors. Certains campent à côté d'une baraque à crêpes qui se moque des saisons. Des odeurs, mais aussi de la chaleur et des néons tapageurs, pour chasser les démons du froid, qui de nuit en nuit recouvrent Paris.
La Coupole semble bien vide. Les tables s'alignent à perte de vue. Les éclats beiges et verdâtres de la maison n'attirent pas ce soir. Pas plus que le spectre de Sartre et De Beauvoir. Alors que les lumières tamisées, les boiseries acajou et les rangées de conifères de la Closerie des Lilas cachent et ravissent ceux qui cherchaient la chaleur de l'intimité. Paris est une fête, y clamait Hemingway. Ce soir, la Closerie est un refuge. Le Rostand fait pâle figure en attendant un hypothétique client. Ses lueurs dorées ne font recette. Le Panthéon aussi, dans son habit vert de gris, n'est pas des plus gais. Les jeunes l'ont fuit ce soir. Ses marches sont désertes. Le Jardin du Luxembourg a abandonné ses apparats. Il ne cherche même plus à se faire beau. Des cagettes s'entassent à deux pas des grilles d'entrée. Le silence résonne. Même les petits groupes d'amis massés sous les projecteurs de l'exposition  "Terres de pôles" accrochée aux grilles du parc ne parviennent pas à animer ce petit coin de rêverie. La neige des extrêmes tombera-t-elle sur Paris ?
Les rues sont vides. Si calmes. Les rares personnes qui s'y promènent encore ont sorti les chapeaux, les longs manteaux et les bérets, les collants. Ils marchent doucement, tentant de voler à l'atmosphère la douceur qui y flotte encore, ça et là. Mais la nuit avançant, le vent balaie les rues. Les rideaux de fer des commerces grincent ici. Claquent là. La Sorbonne s'est retranchée derrière les barrières des travaux sensés la rendre plus belle. Elle ne veut rien savoir de ce qui se trame sur ses pavés.
Les rangs des danseurs de la place St Michel se sont éclaircis. Les troupes qui se défiaient cet été sous le regard du Saint et de son dragon ont battu en retraite. Quelques uns, sous les auvents de la librairie Gilbert, s'affrontent encore, au son d'une musique plus hurlante que jamais. Il faut repousser l'hiver. Une poignée de badauds se réchauffent, les uns contre les autres, en tapant des mains. La rue de la Huchette baille. En terrasse, les bars font danser les flammes bleues de leurs chauffages d'appoint. La Seine s'épuise, s'étire avec peine autour des îles parisiennes. Il n'y a guère plus qu'une jeune fille mélancolique pour siéger sur les marches du quai de Notre Dame. Et plus loin, deux amoureux en quête de pénombre. Les bateaux mouches n'offrent plus de spectacles, seulement quelques chandelles pour un dîner. Les futurs mariés n'enterrent plus leurs vies de célibataires sur les berges de la Seine en saluant les promeneurs. Notre-Dame peine à se détacher du ciel. Fade, terne, ses pierres semblent veilles ce soir. Le ciel refuse de s'habiller du noir franc de l'été. Des traces de bleu le taquinent encore et ôtent à la cathédrale sa splendeur estivale. Le saxophoniste du pont de la Corse a déserté. Sans laissé la moindre trace, le moindre indice. Les phares des automobiles ne dessinent plus les contours des berges, ne sont plus des chapelet lumineux. Au compte-goutte, quelques voitures éclairent l'asphalte que le sable célébrait il y a quelques mois, encore. Sur le parvis de l'Hôtel de ville, des tentes blanches, comme des igloos de plastique, invitent au groupement silencieux.
Dans les rues de moins en moins de monde. Rivoli s'ennuie. Les néons des commerces grésillent dans le vent. Les Arts et Métiers sont bien trop calmes. Rien ne dépasse. Les petites filles des propriétaires des restaurants asiatiques ont délaissé leurs cordes à sauter. Depuis longtemps, déjà, elles rêvent dans le secret de leurs chambres.
Paris s'habille de mélancolie, de langueur et d'automne. Paris s'endort.

Paris - entre le 09.10.2008 et le 10.10.2008.
© A-Laure Bovéron.

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9 octobre 2008

Le Clézio - Prix Nobel de Littérature.

C'est officiel,
l'œuvre de l'auteur Jean-Marie Gustave Le Clézio
vient d'être récompensée par le Prix Nobel de Littérature.

Dernière parution de l'auteur.
'La ritournelle de la faim' éd. Gallimard
En librairie depuis le 02 octobre.

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J. M. G. Le Clézio
          Ritournelle de la faim

                                                                    

  Ma mère, quand elle m'a raconté la première du Boléro,a dit son émotion, les cris, les bravos et les sifflets, le tumulte.Dans la même salle, quelque part, se trouvait un jeune homme qu'ellen'a jamais rencontré, Claude Lévi-Strauss. Comme lui, longtemps après,ma mère m'a confié que cette musique avait changé sa vie.
  Maintenant, je comprends pourquoi. Je sais ce que signifiait pour sagénération cette phrase répétée, serinée, imposée par le rythme et lecrescendo. Le Boléron'est pas une pièce musicale comme les autres. Il est une prophétie. Ilraconte l'histoire d'une colère, d'une faim. Quand il s'achève dans laviolence, le silence qui s'ensuit est terrible pour les survivantsétourdis.

            

  J'ai écrit cette histoire en mémoire d'une jeune   fille qui fut malgré elle une héroïne à vingt ans.

J. M. G. Le Clézio 

  CLIQUER pour lire les Bonnes Feuilles de "la ritournelle de la faim".

      

  © www.gallimard.fr       2008

9 octobre 2008

Ciel. Mer & Terre.

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8 octobre 2008

Starbucks Addict.

Spéciale dédicace à trois Miss, habituées de ce Starbucks, mais de jour, le plus souvent ...
Une Libellule. Une Zinotchka. Une Fovéa.
En passant, cette scène ressemblait à un tableau d'Edward Hopper.
(Cliquez sur les photos pour les voir en plus grand)

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7 octobre 2008

Musik'Elles 2008 - Lola Lafon.

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6 octobre 2008

Montmartre #6.

Entre tourisme d'une fin d'été et quotidien de résidents.


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5 octobre 2008

Nuit Blanche. Paris. 2008.

LUEURS.

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Lueurs
Collectif In-Visible. Stéphane Perraud.
Installation interactive

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La ville de Paris et son agglomération voient naître chaque jour 486 enfants et mourir 191 personnes. L’artiste Stéfane Perraud du collectif IN-VISIBLE a voulu rendre perceptible ce flux quotidien. Installée au centre de la nef de l’église, l’œuvre se présente sous la forme d’une table de 18 m de long et de 72 cm de large dont la surface se compose de 18 800 diodes lumineuses s’allumant ou s’éteignant en temps réel au rythme des naissances et des décès. Le projet Lueurs se veut une représentation symbolique de ce cycle de vie et de mort, invitant à une réflexion poétique et méditative.
Avec le soutien de Rébillon/Pompe Funèbre, marbrerie et Magic Garden Agency, Agence de communication. En partenariat avec Madeinhl et Creadots.
 

Eglise Saint-Germain l’Auxerrois
2, place du Louvre - 75001
M° Louvre-Rivoli
De 21h à 3h.
www.in-visible.fr

4 octobre 2008

Quelques articles.

4 octobre 2008

Normandie #15.

A la pêche ...
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3 octobre 2008

Musik'Elles 2008 - Moriarty.

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