Fine pellicule. Invisible à l’œil nu. Sensible à la lumière. Aux souvenirs. Sous mes doigts dansent les grains. Grains de sel. Grains de sable. Grains de folie. Les effluves marines empreignent les fibres. La valse des vagues se prend dans les filets du papier. Mailles de pacotilles que la chimie réduit en pâte. Presque. Grains de sel d'argent. Les uns aux autres agglomérés. Eau saumâtre. Translucide. Et blanchâtre. En une valse noirâtre. A trois temps. Trois bacs. Au fil de flux et des reflux. Agitation manuelle de la vase des chroniques intimes. Les uns aux autres se colmatent. Traçent des contours lointains. Remplissent les vides. Comblent une part de néant. Infime. Donnent rondeurs et aspérités aux souvenirs noyés. Sous mes doigts naissent les images figées des battements de coeur passés. Proches ou ancestrales. Partagés ou camouflés. Du sel à la mer, des canalisations parisiennes aux eaux lacrymales. Le bromure agit. Et le temps se meurt. Noir et blanc, teinté de rouge inactinique. La feuille de papier s'épuise. Nage dans la chimie. Surnage dans les souvenirs. Se vide de sa magie pour qu'apparaisse, en un instant, la féerie. Une image. Une part de soi couchée sur papier. Sous mes doigts, une douceur bien à lui. Je le caresse sans fin. Nettoye. Et jubile de cette douceur unique. Le roi de tous les papiers. Monsieur Baryté. Sel d'argent et bromure. La potion magique de l’inaltérable mémoire enfouie. Couche sensible de mes cordes intimes. Sur un papier de soie, sa majesté des papiers, détrône les vulgaires RC plastifiés. Monsieur Baryté, Mat s’il vous plait. Son intensité prévaut tout l'or des couronnes. Le vide vibre. Se pique de nuances infimes. Les ombres frissonnent. En imposent. Perle de révélateur. Bain d'arrêt d'eau douce. Et fixateur d'elixir de larmes. Papier baryté. Le roi des émotions sur papier. Papier photo.

Suite à une cessassion d'activité de l'hergeur Tooblog, j'ai fait mes valises... de http://visions.tooblog.fr à

... Through...

A travers.  L'objectif. L'optique. Le regard. Le frémissement...

Laissez-moi le temps de trouver mes marques ici, et repartons ensemble... Peut-être...